Pour que les plus débutants puissent comprendre Polkadot, nous ferons un point sur le fonctionnement d’une blockchain et l’arrivée des cryptomonnaies. Puis nous allons voir de manière simple ce qu’est Polkadot et le DOT pour que vous puissiez comprendre pourquoi cette cryptomonnaie très prometteuse risque de continuer à beaucoup faire parler d’elle.
Sommaire :
1- Qu’est-ce que la blockchain ?
2- La création des premières cryptomonnaies
3- Les limites des cryptomonnaies de la première génération
4- Qu’est-ce que Polkadot ?
5- Les solutions apportées par Polkadot
6- Quel avenir envisager pour Polkadot ?
1- Qu’est-ce que la blockchain ?
Définition d’une blockchain
La blockchain est une technologie qui nous permet de stocker et de transmettre des informations de façon totalement transparente, sécurisée et sans organe central de confiance. C’est une base de données contenant l’historique de tous les échanges faits depuis sa création. Cette base de données est infalsifiable et sécurisée car elle est distribuée à tous ses utilisateurs qui en possèdent tous une copie originale. Aucun intermédiaire n’est nécessaire au bon fonctionnement d’une blockchain.
On peut plus simplement voir cela comme une chaîne qui relie plusieurs blocs qui contiennent les informations et chaque fois qu’un nouveau bloc d’information sera ajouté il sera automatiquement relié à tous les autres par cette même chaîne. Lorsqu’un bloc comportant plusieurs transactions est validé, il est ajouté à la chaîne des blocs précédents c’est pour ça qu’on parle de blockchain (ou chaîne de bloc en Français). Elle permet de réaliser une transaction sécurisée de pair à pair, car les informations sont automatiquement vérifiées par ses membres qui ont tous un droit d’accès au réseau. Tous ces membres ont aussi accès à toutes les informations continuellement mises à jour à l’arrivée des derniers blocs. Ce partage de données est donc possible sans intermédiaire.
Cette technologie est encore très récente, elle est apparue pour la première fois en 2008, en seulement 13 ans les développements reposant sur cette technologie ont été très nombreux notamment pour être appliqués à l’économie et à la finance.
Les grands principes
La blockchain est aussi une technologie de stockage, elle peut donc servir de base de données et elle ne peut pas être perdue ni détruite car elle est distribuée à tous les utilisateurs du réseau. L’innovation apportée par la blockchain repose en grande partie sur le fait que cette technologie combine sans tiers de confiance les trois grands principes suivants :
- Le premier est le principe de transparence. C’est-à-dire que les informations contenues dans la chaîne de bloc sont partagées à tous les utilisateurs qui peuvent y accéder sans conditions.
- Le deuxième est le principe de sécurité (protection des données). Chaque information pour être inscrite dans le registre doit d’abord être validée par les utilisateurs. En conséquence aucune information ne peut être retirée ou modifiée une fois validée et donc seulement des informations vérifiées par le réseau lors de la validation sont inscrites et cryptées dans la blockchain.
- Le troisième est la décentralisation. La blockchain fonctionne de manière décentralisée, sans personne pour la contrôler et sans organe central de confiance.
Une blockchain peut être privée ou publique; avec le principe de transparence les données sont visibles par tous les membres du réseau, alors lorsqu’une blockchain est publique tout le monde à accès à toutes les informations stockées et les futures mises à jour automatiques.
Le système est sécurisé car les utilisateurs qui sont aussi des validateurs des transactions ne se connaissent pas et n’ont pas tous un intérêt commun, cela permet de ne pas pouvoir détourner ou falsifier les informations contenues dans les blocs. Si on modifie l’historique de transaction alors le bloc sera désynchronisé par rapport aux autres et tous les membres du réseau pourront voir que ce bloc a été falsifié et rejeter son intégration dans la chaîne. La décentralisation de la blockchain permet de certifier l’intangibilité des informations enregistrées. Cette technologie permet à des personnes qui ne se connaissent pas de se faire confiance grâce à une technologie qui n’est contrôlée par personne et de se passer d’intermédiaire (ce qui était encore impossible jusqu’à présent). Ils pourront donc par exemple s’échanger de la valeur, se prêter de l’argent, effectuer des contrats qui se valident automatiquement si les conditions initiales sont respectées et d’autres possibilités que nous allons voir dans une prochaine partie.
2- La création des premières cryptomonnaies
La création du Bitcoin
Les cryptomonnaies sont apparues pour la première fois avec le Bitcoin qui a vu le jour en 2009 par une personne ou plusieurs personnes non identifiées sous le pseudonyme Satoshi Nakamoto. Le Bitcoin se sert de la technologie de la blockchain pour valider et stocker les transactions de manière décentralisée. Le Bitcoin permet donc dès 2009 de posséder et échanger de la valeur de manière sécurisée sans être émis et géré par une autorité bancaire. Il est donc possible pour deux inconnus de se faire confiance et de s’échanger de la valeur sans intermédiaire.
L’arrivée d’Ethereum
En 2015, Ethereum est créé par le développeur russe Vitalik Buterin. Ethereum est une révolution car les créateurs ont pour ambition de créer une blockchain capable d’accueillir des applications décentralisées grâce à l’arrivée des smart contracts. Les smart contracts (contrats intelligents) sont des protocoles informatiques qui permettent l’exécution automatique d’un contrat lorsque les conditions initiales de validation sont réunies. Ils permettent de vérifier et exécuter un contrat sans clause contractuelle. Ethereum donne accès à tous partout dans le monde à des applications dans de très nombreux domaines toujours de manière décentralisée.
La technologie de la blockchain et les cryptomonnaies ont apporté une liberté pour tous les individus partout dans le monde de pouvoir choisir un système décentralisé, non censurable et gouverné par les utilisateurs.
3- Les limites des cryptomonnaies de la première génération
Les problèmes rencontrés sur les premières cryptomonnaies
Les cryptomonnaies comme Bitcoin ou Ethereum ont été créées sur des blockchains qui finissent toutes par présenter certaines limites et problèmes à résoudre.
Toutes les blockchains de la première génération telles celles de Bitcoin ou Ethereum sont confrontées au principe du « trilemme des blockchains » formalisé par Vitalik Buterin le créateur d’Ethereum. Dans l’état d’avancement technologique actuel, chaque blockchain doit forcément renoncer en partie ou totalement à une des trois propriétés suivantes pour fonctionner de manière optimisée.
- La décentralisation : La blockchain fonctionne de manière décentralisée, sans personne pour la contrôler et sans organe central de confiance. Le nombre de validateurs doit être suffisamment grand pour ne pas être contrôlé par un trop petit nombre de personnes. (Ce problème de centralisation est souvent reproché à la Binance Smart Chain et à Solana.)
- La scalabilité : La blockchain doit pouvoir s’adapter à un changement d’ordre de grandeur du nombre de transactions effectuées, en conservant les mêmes fonctionnalités et performances en cas d’explosion du volume de transaction. (Ethereum et d’autres blockchains ont connu des périodes où le nombre important de transactions a drastiquement réduit les performances de la blockchain et a fait exploser les frais et temps de validation des transactions.)
- La sécurité : Le réseau doit être sécurisé contre les attaques pour assurer l’intégrité des transactions et des fonds des utilisateurs. Il est généralement impensable pour des développeurs de négliger la sécurité du réseau et veillent à garder la sécurité prioritaire.
Dans ce trilemme, pour Ethereum la scalabilité était et est encore un des problèmes majeurs car la sécurité du réseau et la décentralisation ont été privilégiés. Pour une équipe qui souhaite créer sa cryptomonnaie, il va être extrêmement compliqué de créer une blockchain résolvant ce trilemme. L’équipe aura le choix de créer sa cryptomonnaie sur une blockchain déjà existante mais ils seront très limités dans la personnalisation de leur projet.
De plus, la plupart des blockchains décentralisées peuvent subir des forks, c’est-à-dire un désaccord dans la communauté qui conduit à la division d’une blockchain en deux blockchains distinctes
La difficulté de communication entre les blockchains
En plus d’être face à ce trilemme, les cryptomonnaies sont pour beaucoup construites sur des blockchains indépendantes les unes des autres, ce qui rend très difficile la communication et le transfert d’information entre blockchains. Le transfert d’information ou d’un actif d’une blockchain à une autre est encore compliqué et il est nécessaire de créer un pont spécifique entre deux blockchains pour qu’on puisse transférer des actifs de l’une à l’autre.
Pour en savoir plus à ce sujet vous pouvez lire cet article : La création du projet Polkadot face à l’échec d’Ethereum
4- Qu’est-ce que Polkadot ?
Polkadot est un protocole qui possède sa propre blockchain et cryptomonnaie. Il a été lancé en 2017 et a levé l’équivalent de 140 millions de dollars via son ICO en octobre de la même année . C’est en mai 2020 que Polkadot a lancé son mainnet et a rapidement gagné en popularité parmi les investisseurs, les développeurs et les traders de cryptomonnaies.
Dans le milieu des cryptomonnaies, les blockchains ont deux fonctions principales. Elles sont soit dédiées à une application spécifique (système de paiement, gaming, stockage…). Soit elles sont dédiées à servir de base pour accueillir une grande diversité de projets. On les appelle des blockchains d’infrastructure. Par exemple, Ethereum est capable de gérer des smart contracts pouvant accueillir des applications. Vu que ces applications sont créées sur une blockchain décentralisée, on parle alors d’application décentralisée (decentralized application ou DApp).
Polkadot, est une blockchain décrite comme un “Layer-0 protocol” (un protocole de couche 0). C’est-à-dire que Polkadot fournit une infrastructure où d’autres blockchains qui lui sont reliées peuvent interagir les unes avec les autres en toute sécurité. Polkadot n’est pas une blockchain qui a une utilisation spécifique dédiée, c’est avant tout une infrastructure pour d’autres blockchains. Il est possible de faire fonctionner des applications sur des blockchain du réseau de Polkadot. Ces applications peuvent aller d’un simple jeu sur blockchain à des places de marché ou des applications de paiement.
La blockchain de Polkadot se présente comme étant très performante en vitesse et en quantité de transaction traitées, mais aussi innovante en résolvant certains problèmes qui touchent le monde des cryptomonnaies.
L’objectif de Polkadot ?
Le but avec Polkadot est de créer le nouvel internet des blockchains en les faisant communiquer entre elles de manière transparente. Polkadot a été créée par Gavin Wood pour répondre aux problèmes qu’Ethereum et d’autres blockchains avaient du mal à résoudre.
Une blockchain pourra difficilement répondre à toutes les utilisations de manière efficace. Polkadot est une blockchain qui a pour but de se connecter aux autres blockchains pour ainsi devenir “l’internet des blockchains”. Polkadot offre une plateforme qui va connecter de nombreuses blockchains entre elles et bénéficier de la spécialisation de chacune.
5- Les solutions apportées par Polkadot
Polkadot répond à de nombreux problèmes auxquels sont confrontés la plupart des autres cryptomonnaies.
La solution au trilemme des blockchains
Beaucoup de blockchains devaient faire un choix entre performance, décentralisation et sécurité. Certaines blockchains remplissaient leur rôle de manière décentralisée mais avec des performances limitées. Tandis que d’autres blockchains apportent les mêmes solutions avec des performances bien plus intéressantes cependant elles sont trop centralisées. Polkadot propose une blockchain performante sécurisée et totalement décentralisée. Avec un large réseau et une grande décentralisation, les créateurs comptent créer un internet des blockchains totalement décentralisé avec une libre circulation des information de manière transparente.
La connexion entre les blockchains
La plus grande avancée apportée par Polkadot c’est la connexion interchaîne (cross-chain). On dit des blockchains qui sont connectées entre elles qu’elles sont interopérables. Polkadot fournit un protocole de base qui peut connecter toutes les autres sur lequel d’autres projets vont venir se développer et communiquer. Cette interopérabilité a pour but de créer un web entièrement décentralisé et privé, contrôlé par ses utilisateurs.
6- Quel avenir envisager pour Polkadot ?
Polkadot a pour but de créer un écosystème regroupant des solutions décentralisées dans tous les domaines tels que la finance, l’assurance, les NFT… Toutes les blockchains spécialisées connectées au réseau seront une des forces majeures de Polkadot à l’avenir.
Avec son système de gouvernance, ce sont les utilisateurs qui votent et décident des mises à jour à venir et de l’évolution de la blockchain.
Polkadot pourra continuer de compter sur son équipe qui est très reconnue dans le milieu des cryptomonnaies. Son créateur Gavin Wood n’arrêtera pas de pousser Polkadot jusqu’à créer l’internet des blockchains. Polkadot bénéficie de l’appui de la Web3 Foundation et de Parity Technologies qui ont contribué au développement du projet.
Les ventes aux enchères des parachains risquent d’attirer l’attention de nombreux investisseurs et de projets tout en faisant grimper la popularité de cette cryptomonnaie.
Vous pouvez lire cet article pour comprendre Polkadot plus en profondeur : La cryptomonnaie Polkadot et sa blockchain décryptée en 5 étapes